Serpent-Transe
Les yeux de l'enfant se rivent sur sa conscience
Faisant taire les doléances, la souffrance et l'offense
Mieux vaut ignorer le serpent de cuir et d'injustice
Qui siffle un à un les termes de son supplice
Se tordant docilement sous la main tyrannique
La boucle métallique claque plus qu'elle ne clique
Sur l'échine de l'enfant, elle trace son chemin
Et le sang dégouline de la nuque jusqu'aux reins
L'enfant se mord les lèvres plutôt que de pleurer
Sa bouche se faite pierre, prête à imploser
Son silence, son innocence, tout irrite le père
Alors une fois de plus sur le petit dos s'abat la vipère
La morsure la brûlure cette fois sont trop fortes
Ses larmes - brindilles d'eau - à ses pieds feuilles mortes
Désolent l'enfant meurtri qui n'a su les retenir
Et l'Autre s'acharne encore,
Vainqueur est son sourire

Le saviez-vous?
Ce texte est l'un des premiers que le Chat aie conservé de ses jeunes années.
Copyright Le Chat à Plume
Année : 1993
Merci de me contacter impérativement avant toute utilisation de ce texte.