Des scénographies poétiques pour un monde à la mue inquiétante
Cet été Paris accueille une exposition foisonnnante au Palais de Tokyo " Princes(sses) des villes" dans laquelle une cinquantaine d'artistes venu(e)s de villes en pleine mutation (DACCA, LAGOS, MANILLE, MEXICO et TÉHÉRAN ) nous expriment leur vision de leur place et de notre avenir dans la société.
Au détour du monstre de béton qu'est le Palais , les espaces et les émotions se suivent et ne se ressemblent pas :
- on rit jaune face au récit de l'orque Keiko (l'orque du film "Sauvez Willy!") qui nous raconte son odyssée médiatique et la mort de son innocence sauvage sur fond de critique du libre échange et de triomphe du capitalisme (Collectif Biquini WAX EPS),
- on est dérangés de fouler aux pieds les regards pétifiés des hommes roses de Farrokh Mahdavi,
- on danse presque au rythme des figures animées de Dex Fernandez
- et l'on s'indigne devant le sort réservé aux chanteuses iranniennes dans l'espace public en contemplant leurs muettes prestations sous l'oeil de la caméra de NewshaTavakolian...
Parmi tout ce dédale de jeunes talents, l'Oeil du Chat a été capté par la violente poésie de Justin Shoulder. Un artiste performer étonnant qui propose différents tableaux, finement scénographiés, qui interrogent ce que signifie le fait d'être humain à une époque où notre influence destructrice sur la planète redéfinit rapidement les lois de la nature.
Les costumes, la mise en lumière et l'accompagnement musical electro nous transporte immédiatement dans une cosmogonie empreinte des mythologies ancestrales queer et philippines qui habitent l'artiste. Un voyage dans l'imaginaire qui fait vibrer les sens et vrombir la pensée.
A découvrir d'urgence pour rêver et trembler de concert.
Chat vaut le coup d'oeil !
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