Interview Brune
Meow !
Après 8 ans de silence, BRUNE signe un nouvel album, Sombre Animal, produit en indépendant qui démontre dans l'écriture des textes comme dans la musique que la chanteuse a gagné en maturité.
Le Prix George Moustaki salue cette évolution et BRUNE se retrouve parmi les 7 candidats en lice pour la finale de sa 10ème édition le 20 février 2020.
Avec BRUNE on a évoqué l'influence des instruments utiliser pour composer dans la construction d'un texte, son expérience avec CAVALE mais aussi et surtout les émotions qui viennent nourrir sa plume aussi féminine qu'audacieuse.... et surtout de plus en plus en plus libre !
Une indépendance d'esprit, gagnée au fil des expériences, et chère aux organisateurs du concours pour ce qu'elle permet aux plumes de s'affirmer différemment que sous la contrainte des boulevards du marché de la musique.
BRUNE est en finale du prix George Moustaki
le 20/02/2020 avec son 2éme album "Sombre Animal"
Brune / auteure-compositrice-interprète
Le Chat à Plume : Que représente pour toi d’être finaliste du Prix Georges Moustaki ?
BRUNE : Une bonne surprise déjà. A vrai dire j’ai envoyé mon album sans trop y croire parce que je ne suis pas une habituée des concours. La dernière fois que j’ai fait un concours j’avais 15 ans. C’était pour chanson d’Alain Souchon j’avais gagné. J’étais déjà contente d’être dans les demi-finalistes, alors dans les finalistes, c’est super !
Je suis très heureuse car c’est un concours dont j’entends parler depuis un certain temps.
Je le connais aussi par ce que Cyril MOKAIESH, qui travaille avec mon réalisateur Valentin Montu a été parrain de l’édition 2014. Je me suis dit que si j’étais sélectionnée ce serait une manière de mettre en avant mon disque parce que ce n’est pas toujours facile de sortir du lot quand on est auto-produits. En plus ce sont des professionnels qui votent, c’est très encourageant de voir qu’ils apprécient notre travail.
CàP : As-tu fait de belles découvertes parmi les autres plumes finalistes du concours ?
B : Alors, il y a quelques mois j’étais allée au 3 Baudets à Paris, voir une scène ouverte, et j’y ai découvert Abel Chéret. Et je me souviens que parmi tous les chanteurs je me suis dit, lui, on sent que c’est pro, et ça ne m’a pas étonné du coup de le voir figurer parmi les finalistes. Andoni Itturioz, je le connais via Lisa Portelli qui travaille avec lui. Les autres je connais un peu de nom. J’ai écouté Francoeur, ce n’est pas le style de musique que j’écoute habituellement mais je trouve qu’elle écrit très bien aussi.
CàP : Peux-tu me citer une chanson francophone dont le texte te touche toutes époques confondues ?
B : Oh, bien La vie en rose, d’Edith Piaf. C’est l’une des plus belles chansons d’amour jamais écrite.
Ça décrit très bien l’état d’amour (chantonne « Quand il me prend dans ses bras… »). Pourtant les paroles sont assez simples, mais c’est exactement ça en fait. On peut dire des choses très fortes avec des mots simples.
CàP : Cite-moi stp un texte que tu adores mais que tu n’aurais pas pu écrire ?
B : Tous les textes de Bashung. Je serais incapable d’écrire dans ce style. Trop métaphorique. Mais je trouve que ça sonne tellement bien dans sa bouche en tout cas. La nuit je mens notamment. Je n’ai jamais vraiment bien compris de quoi parlait ce texte. Je ne sais pas, ça m’évoque peut-être un homme qui trompe sa femme, l’homme et ses mystères. J’ai déjà essayé de chercher la signification de la chanson sur internet mais je n’ai jamais trouvé.
CàP : A quelle plume laisserais-tu t’écrire un texte les yeux fermés ?
B : A Baudelaire ! J’ai longtemps eu en chevet les Fleurs du Mal qui m’ont certainement inspirée inconsciemment. Ou Charles Aznavour. Bah je suis arménienne, qu’est-ce que tu veux (rire)
CàP : Et pour un duo ?
B : Et bien Cyril Mokaiesh ! J’adore sa plume.
CàP : Ton nom d’artiste, c’est BRUNE, un nom qui pour toi évoque une femme forte et qui va au bout des choses.
Quel nom de scène donnerais-tu à ta plume ?
B : Elle s’appellerait SENSIBLE parce qu’elle est beaucoup dans l’émotion, l’émotion intime. Je décris beaucoup ce que je vis.
CàP : Quand et comment écris-tu ?
B : Il n’y a pas de règle, ni de moment précis. C’est à n’importe quelle heure du jour, de la nuit… Quand j’ai une fulgurance.
Je suis plus souvent inspirée quand je regarde l’horizon ou à la mer dans un contexte calme, mais il n’y a pas de lieu précis non plus.
Après en général les textes ne viennent pas facilement pour moi. A quelques exceptions près.
Je suis quelqu’un de très lent. Il y a beaucoup de textes, par exemple, où je cale sur deux phrases ou un refrain et je vais me prendre la tête ensuite pour que ça sonne bien. Dans mes démos par exemple, si je suis heurtée par un mot, que ça ne coule pas, alors il faut que je refasse. C’est pour ça qu’il y a des textes qui peuvent traîner des années. Du coup j’ai des bouts de chanson qui traînent par-ci par-là. Dans l’ordi, sur des calepins.
Cà P : Est-ce le texte ou la musique qui vient en premier ?
B : C’est la musique, parce que je crois que j’ai plus l’oreille musicale. J’ai été baignée dans les mélodies, donc ce qui me vient en premier c’est la mélodie. J’ai beaucoup de mal à faire l’inverse. J’ai déjà essayé d’avoir un texte et de mettre une mélodie dessus. Mais souvent ça me frustre parce que le texte ne fait pas forcément la bonne longueur par rapport à la mélodie. C’est plus facile pour moi d’adapter dans l’autre sens.
Sur la mélodie, je me fais une espèce de « Yaourt », une sorte de franglais et je sais que la façon dont je vais le chanter, ça sonne. Du coup je vais essayer de retrouver en français les mêmes sonorités avec des vrais mots.
CàP : dans ton parcours musical, tu composais d’abord au piano et à présent tu composes plus à la guitare. Est-ce que ça a changé quelque chose au niveau de l’écriture ?
B : Oui le piano c’était mon instrument de base. Mais comme j’ai fait beaucoup de classique, je trouvais que ça m’enfermait, alors que, comment dire, la guitare je désaccorde les cordes et j’arrive à trouver de nouvelles sonorités qui mènent à des mélodies différentes. Un piano, tu ne peux pas faire ça, c’est un métier (rire).
Et puis aujourd’hui j’en suis encore à une autre étape, parce que Valentin Montu me donne parfois des instrus, et là je fais la mélodie, et c’est encore d’autres mélodies qui viennent.
CàP : Tes textes sont souvent décrits comme étant très féminins. A quelle icône féminine comparerais-tu ta plume et pourquoi ?
B : Je dirais Calamity Jane, parce qu’elle fonce, elle n’a pas peur. Je crois que c’est l’image que j’ai envie de renvoyer ; quelqu’un qui n’a pas peur de foncer et qui se bat. D’ailleurs je pensais faire une chanson de ce nom là mais Camelia Jordana m’a devancée (rire).
CàP : Quels ont été les premiers pas et les premiers succès de ta plume ?
B : En fait j’ai écrit mes premiers textes toute jeune alors que je partageais ma chambre avec ma sœur. Je me mettais sous la couette avec une lampe de poche. J’avais 13 ou 14 ans, et je me souviens écrire mes textes tout en rêvant « un jour je les chanterai à l’Olympia »… Ce n’était pas des poèmes pour moi, il était clair déjà que c’était destiné à être chanté. Après j’ai commencé à me mettre au piano et à faire mes petites chansons très fleur bleue, à cet âge-là… Il y avait un garçon dont j’étais tombée très amoureuse et qui ne me regardait pas, donc ça m’inspirait beaucoup, forcément !
Après ça a mis du temps avant que mes chansons arrivent aux oreilles de quelqu’un d’autre. C’est à 30 ans qu’un directeur artistique de chez Wagram m’a dit qu’on pourrait en faire quelque chose. Ça a été une très belle surprise de m’entendre ensuite à la radio.
Mais si je suis honnête en termes de texte je préfère ce que j’écris aujourd’hui. Par exemple Rupture song qui passait à la radio, ce n’est pas celui que je trouve le plus réussi ou qui me touche le plus. Je préfère les textes plus sombres. Ce que j’écris maintenant me correspond plus. Ma plume s’est trouvée.
Rupture song fut le premier succès radio de BRUNE. L'EP était alors porté par Wagram Music.
Depuis BRUNE a fait le choix de la production indépendante
CàP : Est-ce que ta plume a fait de belles rencontres en chemin ?
B : J’ai rencontré dans l’établissement où j’enseignais la musique Valentine Goby dont j’adore les livres et je me suis toujours posé la question de lui demander de faire un texte pour moi. Mais sans oser franchir le pas. Mais j’ai toujours eu une espèce de fierté à vouloir tout écrire moi-même. Mais aujourd’hui j’en reviens. Je me dis que c’est bien aussi le partage, je serais tentée par exemple de demander à Cyril MOKAIESH… Bref les rencontres ne se sont pas encore faites mais j’y songe.
J’aimerais bien aussi écrire pour d’autres gens. Ça peut être aussi un bon exercice de style de s’adapter à quelqu’un, et c’est même un challenge en fait.
CàP : Dans quelle encre trempe ta plume, quelles en sont les couleurs ?
B : Ma plume plonge dans des couleurs féminines. Celle de la mélancolie, de la nostalgie, de la solitude. Je puise beaucoup mes inspirations dans ces émotions-là, dans le temps qui passe. Je n’ai aujourd’hui plus le complexe d’écrire sur des émotions tristes. Sur le premier disque je me reprochais d’écrire des choses trop tristes. Et donc j’avais fait Rupture Song en mode plus up tempo. Mais aujourd’hui j’assume complètement. Les chanson genre « il fait beau, il y a le soleil etc…» je n’y arrive pas.
après je trouve quand même que mes chansons ne sont pas plombantes pour autant, parce qu’il y a du rythme. Ce n’est plus dérangeant pour moi d’écrire des choses tristes.
CàP : Comment évoluent tes textes en fonction du contexte d’interprétation ?
B : Lorsque je fais des sessions acoustiques les mots sont beaucoup plus susurrés, plus dans l’intimité. J’avais d’ailleurs l’idée sur le nouvel album de faire quelques sessions en piano-voix filmées pour montrer aux gens les textes et les mélodies toutes nues. Mais je préfère personnellement les interprétations sur scène en concert. Parce qu’avec tous les instruments, il se passe quelque chose de physique, dans mon corps avec tous ces sons- que ce soit un synthé grinçant, une rythmique qui m’emporte…- lorsque je chante. Ce n’est pas que la mélodie c’est aussi tout l’habillage sonore qui me fait avoir des frissons.
CàP : Tu décris des émotions intimes, quelle distance cherches-tu dans tes textes par rapport à ton public ?
B : Franchement je ne me pose pas la question de l’auditeur. Après je suis toujours très touchée quand les auditeurs se retrouvent dans mes textes. Je me dis que je ne suis pas la seule à vivre ces émotions-là.
par exemple quand j’ai fait le clip de Cyclone – une chanson qui décrit une relation tumultueuse et compliquée – les réalisatrices du clip m’ont dit « Oh lala mais c’est tellement ce qu’on vit en ce moment ! ».
Une de mes plus jolies anecdotes, c’est un jour sur le premier disque, il y a une chanson qui s’appelle L’araignée et qui parle de mort – j’ai dans chacun de mes albums comme ça une chanson qui évoque la mort de mon père. Et parfois les gens pensent que c’est une chanson qui parle d’un amour qui s’achève avec une personne qui s’en va. Mais un jour sur FB une personne que je ne connaissais pas m’a remercié d’avoir écrit cette chanson de L’araignée. Lui avait bien compris le thème de la chanson, et il me disait que ma chanson l’avait vachement aidé à surmonter le décès de sa sœur.
et d’ailleurs, puisqu’on parle de cette chanson, c’est très bizarre. J’ai vraiment eu l’impression qu’elle m’avait été dictée par mon père : parce que je me suis réveillée en pleine nuit avec la mélodie et quasiment le texte. J’en ai encore des frissons quand j’en parle d’ailleurs.
Pour moi la musique a aussi un effet thérapeutique. Elle aide les gens à affronter des moments pas faciles. D’ailleurs moi quand je vais bien j’écoute moins de musique. Pour moi c’est plus lié à des moments difficiles.
CàP : Tu utilises souvent dans tes textes le pronom « je » même quand tu évoques une tierce personne, comme dans ta chanson Qu’on m’applaudisse. Comment expliques-tu cette focale récurrente dans tes textes ?
B : C’est marrant parce que justement en relisant mes textes je me suis fait cette réflexion : qu’il y avait beaucoup de « Je ». J’en ai même eu un petit complexe, à me demander si ça faisait de moi quelqu’un d’égocentrique… Mais en réalité je pense que j’ai besoin du « Je » pour ressentir les émotions en fait. Même si ce n’est pas moi, j’ai besoin d’être dans le personnage.
Y’a beaucoup de questions aussi dans mes textes, on me l’a fait remarquer (rire)
CàP : Ton texte préféré, de ton propre aveu est Comment feras-tu ? Pourquoi celui-ci ?
B : C’est une chanson que j’ai co- composé avec Valentin. Il s’est mis à la guitare et a fait les 2 premiers accords. J’ai chanté un yaourt direct – la mélodie m’ai venue très vite, et le texte également. Cette chanson est un écho à l’araignée dans le premier album car elle parle encore une fois de mon Papa. Le texte m’est venu très rapidement, je savais exactement de quoi j’allais parler. Le thème était là : « Comment tu es dans cet autre monde ? ’espère que tout va bien pour toi etc.. »
c’est à la fois la chanson la plus aboutie et celle qu’on a fait le plus rapidement dans cet album.
Comment feras-tu ? - Extrait du nouvel album de BRUNE - Sombre Animal
CàP : Sombre animal est le texte éponyme de l’album, en quoi est-il représentatif de ce nouvel opus et de ton évolution ?
B : C’est en effet un titre avec une écriture moins naïve que dans le précédent album. Avec plus de recul sur moi. Et ce titre d’ailleurs, je pense qu’inconsciemment il m’a été inspiré par la Métamorphose de Kafka. C’est un texte qui parle de cette difficulté qu’on a à s’adapter dans le monde. Parfois on a juste envie de rester chez soi parce qu’on ne se sent pas en accord avec le monde extérieur, qui est un monde difficile. C’est pour ça que ça me fait penser à la Métamorphose. Cet animal qui est dans son lit et qui n’arrive plus à bouger parce qu’il est en quête de sens et qu’il ne comprend plus les autres. Donc une écriture véritablement moins naïve.
CàP : Toujours dans ton EP, tu es Maman depuis peu. As-tu une idée d’une chanson que tu pourrais dédicacer à ton enfant ?
B : Il adore les guitares électriques, donc je pense plutôt je vois rouge et qu’il y a beaucoup de guitares dedans !
CàP : Parlons à présent de ton expérience précédente, avec CAVALE. T’a-t-on proposé de chanter en anglais comme sur l’opus précédent ? Est-ce que c’est ton choix d’avoir chanté en français ?
B : En fait l’anglais ce n’est pas mon niveau d’anglais qui m’a arrêté, mais plutôt mon accent. Car je trouve ça vraiment dommage quand quelqu’un chante en anglais avec un mauvais accent. Et puis je pense qu’en écrivant en anglais il me manquerait du vocabulaire, ou de l’aisance pour les jeux de morts notamment.
CàP : Dans cette expérience avec CAVALE tu t’es aventurée sur des thèmes de chansons très différents de sur ton projet perso, qui reste sur des thèmes intimistes comme ton premier EP. Je pense notamment à la chanson des Absents qui parle des réfugiés. T’interdis-tu de porter certains sujets quand tu les portes en ton nom propre ?
B : Avant en effet je ne me sentais peut-être pas capable de parler dans mon projet BRUNE de sujets comme ça, mais ça peut tout à fait évoluer. C’est vrai que là quand on a fait CAVALE c’était en plein pendant les attentats à Nice, j’avais la radio derrière moi qui en parlait. C’était une question de moment, de maturité à ce moment-là. Moi j’ai de la famille aussi qui est restée pendant 5 ans dans un pays en guerre en Syrie à Alep j’en ai un peu parlé déjà dans CAVALE, mais ce sont des choses sur lesquelles je n’ai pas tout dit, et je pourrais tout à fait être amenée à en parler à l’avenir en tant que BRUNE. Oui j’aimerais vraiment aller vers des thèmes plus larges que simplement parler d’amour dans BRUNE.
Aussi j’ai des chansons que j’ai écrit pour BRUNE et que je pensais garder pour CAVALE. Pourquoi ? Parce que dans CAVALE, je trouvais que j’avais plus de liberté. Parce que je disais des choses un peu plus … crues. Mais les chansons finalement je pense que je vais les garder pour BRUNE.
Et dans les futurs textes du coup y’a des choses du type : « Je voudrais m’allonger bue dans un vieux transat / Sentir le soleil à son zénith / Sentir la chaleur entre mes omoplates / Oublier tes histoires de coït / et j’irai claquer tout ton fric… » Enfin, il y a plusieurs mots où je me dis wow, c’est quand même vulgaire un peu, et c’est pour ça mon premier réflexe c’était de les garder pour CAVALE parce que c’est un side project, ça me désinhibe un peu. Parce que le fond du problème c’est qu’avec BRUNE jusqu’à présent, je pensais encore « radio », donc je me disais ça ne passera pas en radio si je dis tel ou tel mot. Mais au final aujourd’hui les radios c’est devenu tellement compliqué que je n’en ai plus rien à faire en fait ! Donc aujourd‘hui comme je ne vise plus les radios je peux aussi me sentir plus libre pour mon projet BRUNE, me lâcher plus. Même s’il y a des mots plus familiers dedans.
CàP : Est-ce que ce projet CAVALE a aussi fait évoluer la forme de ton écriture ?
B : En fait oui, mes textes sur CAVALE étaient un peu différents car la forme de la chanson aussi était un peu différente. C’était moins couplet -refrain, couplet refrain que dans BRUNE. Du coup je m’interroge à l’avenir de peut être faire un peu du CAVALE dans BRUNE. Peut-être je vais me donner plus de liberté sur la forme dans mon projet personnel aussi à l’avenir.
CàP : Faisons désormais un petit exercice ludique, l’interview émotion.
Commençons par la joie : qu’est-ce qui met ta plume en joie ?
B : La tristesse ! Pleurer fait frétiller ma plume en fait oui ! La tristesse est ce qui met ma plume en joie !
CàP : La tristesse à présent : qu’est-ce qui attriste ta plume de ne pas savoir faire ?
B : Ecrire la joie !
CàP : ahah, logique ^^ La peur alors ! Sur quel terrain ta plume at-elle peur de s’aventurer ?
B : Avant je n’osais pas m’aventurer sur des textes politique, mais maintenant j’ai envie en fait.
Avant je n’étais pas sûre de moi, j’avais peur de raconter des conneries en fait. Mais en fait aujourd’hui ça va. J’évoquais la guerre en Syrie, au final, je suis quand même assez au courant en ayant de la famille qui a vécu là-bas 5 ans ! Je peux en parler. Du coup je crois que moi et ma plume on n’a plus peur !
CàP : la colère : qu’est ce qui te met en colère et sur laquelle la plume pourrait avoir envie de faire couler un peu d’encre ?
B : Et bah tu vois maintenant que je suis Maman typiquement, le sujet de l’environnement me touche particulièrement. Tu fais un enfant et tu demandes vraiment quel monde on lui laisse. Ça oui, c’est quelque chose qui pourrait m’inspirer une chanson.
CàP : Le dégoût enfin. Qu’est qui dégoûterait ta plume d’écrire en matière de texte ?
B : Je n’aime pas trop les textes d’amour gnangnan quand même.
CàP : Dernières questions. On va partir des titres de tes chansons.
« Rien n’est grave »… qu’est ce qui serait grave pour ta plume ?
B : De perdre l’inspiration
CàP : « Rouge » - Qu’est ce qui la ferait voir rouge ?
B : Ne pas avoir noté dans mon calepin des paroles auxquelles je pensais et que je trouvais chouettes!
CàP : « Qu’on m’applaudisse ? » - Qu’est ce que ta plume serait prête à faire pour qu’on l’applaudisse ?
B : Se surpasser. Ecrire des textes encore plus touchants, plus beaux, avec de belles images…
CàP : « Pilule » Quelle pilule a-t-on essayé de faire avaler à ta plume en matière d’écriture, et sur laquelle tu as appris à lâcher prise ?
B : Et bien justement comme on l’évoquait tout à l’heure d’éviter certains mots pour pouvoir passer en radio, maintenant je n’en ai plus rien à faire.
CàP : "Cyclones", qui évoque la difficulté à se quitter …Quelle manie n’arrive-t-elle pas à quitter ?
B : Dire « Je » tout le temps.
CàP : Et pour finir « Sombre animal » : Quel sombre animal serait-elle ?
B : Elle serait le scarabée de Kafka