Le Chat à Plume

Du gruau dans ma farine

Qui enraye la machine

Tourne tourne vilain moulin

Mouline et broie mes matins

 

Un gluon dans mes quantiques

Qui me décharge électrique

Libre comme au temps du big bang

Sauvage comme une guerre de gangs

 

Un glaviau dans ma salive

Comme une île à la dérive

Dérive au fond d'une trachée

Beaume des cris de ses tranchées

 

Du gravier dans ma carrière

Qui défie les sables hier

Et crisse sous les pieds meutris

Des petits pas d'une longue vie

 

Une grève née de galets blancs

Un silence aux bois dormants

Un horizon de cimetière

Porte la croix d'une vie entière

 

Une trêve née d'un caillau de sang

Qui emballe mon coeur traînant

Somnole mon rêve oublié

Dans les doux bras de Morphée